BIO
Mamadou Khouma Gueye est écrivain, réalisateur et mentor. Né en 1981 à Thiaroye Gare, au Sénégal, un lieu chargé d’histoire tragique, il a étudié l’histoire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Après des études d’histoire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il a débuté sa carrière de cinéaste en militant pour l’accès au cinéma des habitants des banlieues dakaroises, avant de se lancer dans la réalisation après cinq ans de mentorat auprès du cinéaste Rama Thiaw. Il a toujours cru au pouvoir de l’énergie collective de sa génération pour produire et distribuer ses films et a défendu l’idée que l’art doit donner du pouvoir aux citoyens ordinaires et contribuer à représenter et à sensibiliser à des réalités sociales et politiques parfois difficiles. Après avoir réalisé plusieurs courts métrages primés dans de grands festivals internationaux, son premier long métrage documentaire, Liti Liti (première nationale à AFRIKALDIA 2025), a été sélectionné dans la section officielle de Visions du Réel (2025).
Il est membre fondateur de Ciné-banlieue, basé dans la banlieue de Dakar, au Sénégal, et a fondé en 2015 Plan B films Sénégal et mis en place le projet « Taste of Salt », qui comprend une résidence d’artistes, un atelier d’éducation visuelle dans les quartiers populaires et des festivals de cinéma au Lac Rose, au Sénégal.
FILMOGRAPHIE
Lit-lit, 2025.Documentaire.
Xaar Yàlla, 2021.Court métrage documentaire.
Maamo Maam, 2020.Court métrage documentaire.
Kédougou, 2017.Court métrage documentaire.
DÉCLARATION DE LA RÉALISATRICE
Ma mère ressemble à toutes ces femmes qui ont quitté le monde rural lors des longues sécheresses des années 1970. J’aime l’expression « exode rural ». Le mot « monde » lui-même évoque une certaine complexité dans sa vie. Je pense toujours à mes parents quand j’entends la chanson « Maral » (Sécheresse) de Youssou Ndour.
Dans ce contexte de crise écologique, ma mère, comme des milliers de femmes, n’a pas atteint le cœur de la capitale, mais plutôt la périphérie de Dakar. Les femmes se sont rapidement organisées et fédérées autour des tontines, espaces de fraternité humaniste. Ce réseau de solidarité a complété leur ingéniosité dans un espace urbain hostile. Dans ces quartiers « flottants », ces zones « nomades » non reconnues par l’État, comme mon quartier de Guinaw-Rails, ces femmes ont assuré la construction d’infrastructures essentielles, telles que des écoles, des marchés et des cliniques.
Le personnage de ma mère incarne toutes ces femmes invisibles, chargées d’émotions, que l’on trouve dans les rues, sur les marchés, partout à Dakar et dans sa banlieue.
Le cinéma, en tant que profession, n’est pas la forme d’art la plus accessible pour les personnes de mon milieu. Ma mère m’a permis d’aller à l’école et a soutenu ma décision de poursuivre une carrière dans le cinéma. Ma mère occupe une position délicate dans cette société conservatrice de Dakar, et elle l’assume avec une grande dignité.